Private equity
Il consiste à apporter des fonds à des entreprises privées qui ne sont pas cotées en bourse en contrepartie d’une fraction de leur capital, les faire croitre durant cette période de détention puis les céder après 5 à 7 ans en réalisant une plus-value.
Les différentes stratégies de Private Equity
AMORÇAGE OU SEED
L’amorçage ou seed finance la société lors de sa création souvent constituée du ou des fondateurs et peu ou pas d’autres employés.
Elle n’a pas encore pas nécessairement de chiffre d’affaires ni de produit.
Le fonds va investir entre quelques centaines de milliers et quelques millions d’euros pour lui donner les moyens de développer son produit par exemple après avoir valider le potentiel du marché et les concurrents.
Le capital risque ou venture capital finance la société à l’étape suivante lorsqu’elle commence à réaliser du chiffre d’affaires avec souvent une forte croissance et un nombre d’employés plus important.
Le fonds va investir quelques millions à plusieurs dizaines de millions d’euros afin de financer notamment les recrutements et la croissance de l’activité.
On y retrouve les fameuses séries A, B ou C qui accompagnent les annonces de levées de fonds de start-up. Elles sont utilisées pour distinguer différents stades d’avancement dans la vie de la société ou niveaux de Chiffre d’Affaires.
Pour ces deux segments les sociétés ont souvent du mal à obtenir du financement auprès de sources traditionnelles. Elles ont donc recours à un fonds en échange d’une participation minoritaire. Il est donc utilisé pour financer des projets à risque élevé qui ont un fort potentiel de croissance.
LE CAPITAL RISQUE OU VENTURE CAPITAL
CAPITAL DÉVELOPPEMENT OU GROWTH CAPITAL
Le capital développement ou growth capital a un positionnement intermédiaire entre venture capital et private equity.
Il prend le relais en investissant des tickets de plusieurs dizaines à centaines de millions d’euros dans des entreprises ayant atteint une certaine maturité avec un chiffre d’affaires significatif et très souvent rentables.
Il les aide à accélérer leur développement en leur fournissant des fonds supplémentaires pour développer un nouveau produit ou s’implanter dans un nouveau pays.
Le capital transmission ou Buy Out finance l’entrée au capital d’une entreprise pour l’accompagner dans sa transmission ou sa cession notamment lorsque les actionnaires majoritaires souhaitent se retirer.
Traditionnellement, il est fait appel au schéma de LBO « Leveraged Buy Out », c’est-à-dire une acquisition avec recours à la dette qui sera remboursée par les résultats de la société.
Les fonds investis vont de plusieurs centaines de millions d’euros à quelques milliards pour des sociétés plus matures sur leur marché avec un Chiffre d’Affaires élevé plus ou moins récurrent.
L’objectif du fonds sera d’assurer ou maintenir la croissance tout en rationalisant la structure et les coûts et éventuellement procéder à des croissances externes pour augmenter le niveau de revenu.
CAPITAL TRANSMISSION OU BUY OUT
CAPITAL RETOURNEMENT
Le capital retournement apporte un financement en fonds propres ou quasi-fonds propres nécessaire à une entreprise (PME ou ETI essentiellement) disposant de bons fondamentaux mais qui fait face à des difficultés financières.
Ces investissements peuvent être réalisés lors du lancement du fonds (Primaire) ou dans un fonds existant lorsqu’un investisseur souhaite se défaire de ses parts d’un fonds dans lequel il est engagé (Secondaire).
Dans cette hypothèse l’investisseur qui reprend le fonds ou les participations bénéficiera d’une visibilité accrue sur le portefeuille et d’une éventuelle décote à l’achat. En contrepartie il ne captera qu’une fraction de la performance.
Le fonds peut prendre ces participations seul ou avec d’autres fonds il s’agira alors d’un co-investissement.
Ce type de transaction permet un déploiement plus rapide des sommes en général.
Les secteurs & les actifs financés
Ils sont variés et dépendent du positionnement des fonds (généraliste ou spécialisé).
Il peut s’agir de la Santé (laboratoire d’analyse, fabrication d’équipements…), de services BtoB (logiciels), Services financiers, Biens de consommation, Industrie, Telecom ou encore l’agroalimentaire.
Santé
Service BtoB
Services financiers
Biens de consommation
Industrie
Télécom
Agroalimentaire
Les leviers de création de valeur
Amélioration de la performance opérationnelle :
C’est bien l’objectif d’un investisseur, apporter son expertise et des moyens supplémentaires pour accroitre le niveau de Chiffre d’Affaires de la société et sa rentabilité souvent mesurée par l’EBITDA. Développer de nouveaux produits, accroitre ses parts de marchés, diversifier ses sources de revenus sont autant de moyens de faire progresser l’activité de la société.
Elle peut être réalisée par croissance organique (elle mobilise les ressources internes de l’entreprise) qui se distingue de la croissance externe. Cette dernière est souvent utilisée par les fonds afin d’accélérer la croissance par le biais d’acquisitions externes (build-up) qui vont permettre de consolider un marché, racheter des concurrents, compléter des lignes de produits. Pour cela des operating partners (professionnels payés par la société de gestion en général) peuvent venir en appui des dirigeants des participations pour les assister sur des leviers précis afin de structurer et accélérer la croissance de la société.
C’est en cela qu’un fonds de private equity se distingue également et qu’il créé de la valeur on dit qu’il est “hands on”. Il ne remplace en rien les managers et dirigeants mais il est souvent impliqué dans l’entreprise. Il n’est pas un simple pourvoyeur de capitaux. Il peut ainsi contribuer à l’amélioration de process, au recrutement de managers clés, à l’accélération de la croissance et autres sujets clés pour l’entreprise. Cette proximité et cette valeur ajoutée potentielle font sa réputation et peuvent lui permettre de remporter des deals face à d’autres fonds sur des critères qui ne soient pas liés au prix uniquement.
Levier bancaire :
Si la stratégie prévoit de l’endettement, le montant des fonds propres nécessaires à l’acquisition sera diminué d’autant, augmentant ainsi la rentabilité des fonds injectés. L’endettement a contribué d’autant plus fortement à la performance qu’il était de moins en moins couteux ces dernières années.
Le remboursement de la dette contractée pour l’acquisition grâce aux résultats de la cible peut contribuer à la création de valeur de ce type de montage.
Augmentation de la valorisation :
Ce levier a bénéficié aux fonds ces dernières années. La baisse des taux citée plus haut a eu pour effet d’augmenter la valorisation des sociétés (prix auquel vous achetez et vendez la société). Ainsi à niveau de rentabilité et de CA équivalent une société achetée sur la base d’un multiple de 10x l’EBITDA pouvait être revendue 12 ou 13x quelques années plus tard permettant de réaliser un gain sur ce seul facteur. Ce seul facteur pouvait permettre de gagner de l’argent de façon mécanique et si l’on ajoute à cela le levier, l’investisseur pouvait réaliser un gain sans réel transformation de l’actif.
La normalisation des taux et des prix vont nécessiter de la part des gérants de revenir au 1er point celui qui vise à transformer l’actif et à faire progresser son CA et sa profitabilité.
LA SORTIE
Rachat par un autres fonds parfois sur un segment supérieur
Un fonds mid cap va revendre la participation à un fonds large cap après l’avoir suffisamment fait grossir.
Rachat par un industriel
L’acquéreur souhaite réaliser une croissance externe (accroitre ses revenus en complément de la croissance organique).
Introduction en bourse
Elle peut être réalisée avec ou sans augmentation de capital pour financer les besoins futurs de la société.
Durant cette opération ou après une période de détention imposée, les investisseurs historiques pourront céder leurs parts.
Rachat par le dirigeant
En mobilisant de la dette bancaire et / ou privée, le dirigeant et les managers peuvent se porter acquéreurs des parts détenues par le fonds de private equity.
Les gains générés grâce au Private equity
Des plus-values sont distribuables lors de la cession des participations. Par nature ces sociétés en forte croissance ou endettées ne distribueront pas de dividendes (au-delà de ceux nécessaires au remboursement de la dette) durant leur période de détention.
Les avantages du Private equity
Diversification :
Si l’on pense qu’investir dans la croissance d’une société peut être un bon investissement sur longue période, il est important de s’exposer aux sociétés cotées en bourse mais également non cotées qui sont désormais supérieures en nombre.
Performance :
Cet argument est maintenant mieux connu et constitue souvent la 1ère motivation des investisseurs. Si l’on se réfère à la dernière étude de France Invest au 31/12/2022 le private equity a généré un TRI (Taux de Rendement Interne) de 14,2% / an sur les 10 dernières années.
Il convient toutefois de distinguer les différents segments exposés plus haut qui offrent des performances disparates. Par ailleurs il faut être prudent avec la notion de TRI qui convient très bien aux investisseurs institutionnels ou disposant de flux réguliers. Pour les investisseurs particuliers ou moins familiers de ce sujet elle peut être assimilée à tort à celle de rendement. Il nous semble qu’elle devrait toujours être couplée avec l’indicateur de multiple qui permet d’apprécier la valeur créée sur la période (Pour x€ investis combien vais-je recevoir au cumul des distributions). Le TRI mesurant à quelle vitesse elle a été réalisée.
Enfin bien que France Invest ait intégré dans sa méthodologie les flux liés au capital investissement et qu’un indice dividendes réinvestis ait été choisi pour les actions cotées, il est difficile de comparer ces deux indices. On attend par ailleurs du private equity une prime d’illiquidité qu’on peut chiffrer autour de 3% si l’on veut le comparer aux actions cotées en raison de leurs caractéristiques qui difffèrent.
Il est toujours utile de rappeler par ailleurs que le private equity ne plane pas au dessus de l’économie et des problème qu’elle est susceptible de rencontrer. Ce n’est en aucun cas une martingale pour générer des performances élevées sans volatilité.
Volatilité : contrairement au public equity (actions cotées) où les prix se forment toute la journée avec l’échange d’actions, les sociétés non cotées dans l’attente de leur cession sont valorisées selon différentes méthodes (comparables cotées, x d’EBITDA …). Ces valorisations intermédiaires et moins fréquentes atténuent les variations extrêmes que l’on peut observer sur les marchés cotés.
Cela ne signifie pas pour autant que marchés cotés et non cotés sont décorrélés ni que le private equity n’est pas directement impacté par le contexte économique. Les prix sont moins sujets aux émotions à court terme que peuvent provoquer certains évènements et sont plus en lien avec la performance de l’actif, lui-même dépendant du contexte.
L’investisseur n’est donc pas protégé de la volatilité, il serait plus juste de dire qu’il ne l’apprécie pas de la même façon. Pour autant s’il avait dû vendre une participation durant un choc de volatilité (crise géopolitique, sanitaire) il aurait pu l’appréhender.
Cette caractéristique permet aux investisseurs de rester focalisés sur la performance de l’actif qui doit guider la performance à long terme. La réciproque est vraie en période de hausse des marchés où elle n’aura pas d’impact direct (ou pas dans la même ampleur) sur la valorisation des participations non cotées et plus particulièrement durant la période d’investissement.