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Quels moyens pour accéder au private equity ?

SOMMAIRE

Les actions cotées des gérants de private equity

On entend parfois qu’il est moins coûteux d’investir en private equity au travers d’un etf.

Investir au capital d’une société de gestion de private equity, immobilier, de dette privée ou d’immobilier tel que KKR, Blackstone, BlackRock, EQT ou Antin vous offre un accès à leur activité. Celui de percevoir des frais de gestion assis sur les levées de fonds des véhicules qu’ils créent et d’une partie du carried interest qu’ils perçoivent.

En aucun cas cet investissement ne vous donne accès aux participations des fonds et à leur activité propre, il faut être souscripteur de ce dernier.

De la même façon un etf « listed private equity » vise à fournir une exposition aux grandes sociétés de capital-investissement liquides et cotées en bourse citées plus haut.

Il offre une diversification mais pas la surperformance attendue par un investissement dans cette classe d’actif.

Le montant minimum d’investissement est d’environ 100€.

Sur 10 ans l’etf investi dans 75 sociétés de gestion de private equity offre une performance très proche d’un indice actions internationale du type MSCI World.

Comparatif etf msci world vs listed private equity
Performance comparée sur 10 ans de l’etf msci world et listed private equity

Montant minimum d’investissement :

volatilité :

Potentiel de performance :

Risque :

Les plateformes de crowdfunding

Vous pouvez également participer à des campagnes de crowdfunding ou plus précisément de crowdequity.

Les plateformes de financement participatif permettent à des particuliers d’investir au capital de start up ou de PME à partir de montants limités (1000€ en général voir moins).

L’entrée au capital se fait dans le cadre d’une levée de fonds au travers d’une augmentation de capital réalisée par la société pour assurer son développement et disposer d’une trésorerie suffisante en attendant d’atteindre le seuil de rentabilité le plus souvent.

En revanche elles vous exposent à un segment particulier celui de l’amorçage ou du capital risque et ne vous permet pas d’accéder à des sociétés de taille plus importante comme le segment du capital développement ou transmission.

Le segment du capital risque (venture capital) se caractérise par un potentiel de multiple élevé mais également un taux de perte important.

Comme on peut le voir dans l’étude ci-dessous réalisée sur 30 ans sur le segment du Venture Capital aux US, 6% des investissements ont généré 60% des retours.

Dispersion performance Venture Capital

Avant de se lancer dans ce type d’investissement il est donc préférable de s’assurer de sa capacité à se constituer un portefeuille suffisamment diversifié d’une part et d’autre part de disposer d’un sourcing de qualité. Il est également important de ne pas présager de sa capacité d’analyse notamment compte tenu des informations disponibles. 

Le plus souvent les investisseurs seront regroupés dans un SPV (Special Purpose Vehicle), un véhicule dédié à l’opération qui participera à l’augmentation de capital de la société cible. 

Les investisseurs détiennent donc des actions du SPV qui est lui même actionnaire de la société cible.

D’autres plateformes permettent de monétiser les BSPCE ou actions existantes de salariés de start up en forte croissance avec un niveau de CA plus élevé mais toujours non rentable à court terme pour la plupart. Ces transactions apportent de la liquidité aux salariés mais pas de nouveaux capitaux aux sociétés concernées.

Le risque de perte est moins important puisque les sociétés sont à un stade développement plus avancé. Le multiple potentiel sera moins important. Il subsiste un risque de valorisation non négligeable à l’acquisition en raison du potentiel de croissance qui est intégré au prix.

De même dans ce type de transaction à chacune des levées de fonds (série A, B, C …) de nouvelles actions de préférences peuvent être créées.

Ces actions sont assorties de droits notamment celui de liquidité préférentielle assurant au porteur de ces actions un montant minimum qu’il recevra sur le fruit de cession indépendamment de son % de détention.

Ce mécanisme protège les investisseurs rentrés sur une valorisation plus élevée au détriment des historiques dont les salariés et fondateurs si le prix de cession n’est pas suffisamment important.

Comme rappelé ici nous n’évoquons pas les FIP / FCPI. Toutefois ils pourraient être classés ici en termes de segment, celui du capital risque. Aux caractéristiques et difficultés présentées plus haut il convient de rappeler l’univers d’investissement réduit en raison des contraintes d’investissement nécessaires pour obtenir la réduction d’impôt.

La création de valeur limitée qui en découle compense rarement les frais qui pèsent sur ces véhicules dont la taille souvent réduite accroit ce phénomène.

Montant minimum d’investissement :

volatilité :

Potentiel de performance :

Risque :

Les véhicules cotés en bourse qui investissent dans des actifs non cotés

Wendel, Peugeot Invest, Altamir, IDI pour ne citer qu’eux en France, investissent leurs fonds propres dans des sociétés non cotées notamment.

Les actions sont facilement accessibles (plus ou moins 100€) mais elles restent soumises à la volatilité des marchés à court terme.

En effet si certaines comme Altamir n’investissent que dans des actifs non cotés, d’autres comme Peugeot Invest gèrent des participations cotées (Peugeot, Seb, Spie) en plus des co-investissements ou engagements dans des fonds non cotés.

C’est toutefois un bon compromis entre la liquidité et le seuil d’accès à une société de gestion cotée et le potentiel de performance offert par un fonds de capital investissement (FPCI, SLP …).

En revanche le statut de holding de ces sociétés entraîne une décote sur leur ANR (Actif Net Réévalué). L’ANR consiste à faire la somme de la valeur des différents actifs possédés par la société. Il arrive régulièrement que le cours de bourse affiche une décote de 30% à 50% à l’ANR. Cette décote se réduit parfois mais ne se résorbe jamais en totalité. Il est rare de trouver des véhicules tel que ceux décrits dont l’ANR est plus ou moins égale au cours de bourse. Une partie de la valeur possédée par l’entreprise n’est donc pas prise en compte par le marché. 

A titre d’exemple le titre Peugeot Invest affichait un cours de bourse de 89,5€ au 30/12/2022 pourtant l’ANR ressortait à 199,5€ à cette même date.

Le marché appliquait donc à cette date une décote d’environ 55% sur la valeur des actifs détenus par la société alors même que 47% d’entre eux étaient des sociétés cotées.

Cela impliquerait par exemple que la totalité des actifs non cotés de la société affiche une valeur nulle au lieu de celle comptabilisée.

La décote varie en fonction des sentiments de marché et d’autres paramètres. Comme la holding ne réalise jamais la totalité de ses actifs et réinvestit en permanence il n’est pas possible d’arrêter une valeur définitive. Il faudrait attendre de liquider l’ensemble des actifs pour s’assurer que le cumul des flux perçus serait a priori plus proche de l’ANR que du cours de bourse.

 

 

Montant minimum d’investissement :

volatilité :

Potentiel de performance :

Risque :

Les fonds fermés

Ces véhicules ne sont pas négociables en bourse et peuvent prendre des participations au capital de sociétés non cotées ou dans d’autres fonds non cotés pour donner accès à une stratégie habituellement non accessible ou permettre une plus grande diversification.

On observe deux schémas :

– Une société de gestion souhaite rendre accessible à des particuliers avertis l’un de ses fonds habituellement réservé aux institutionnels.

Elle va donc créer une part spécifique avec un montant d’investissement compatible (engagement de 100 000€ en général parfois moins). L’investisseur accède directement à la stratégie de la société. Cette configuration a été rendue possible par la digitalisation des process d’entrée en relation et de souscription des bulletins d’engagement. 

– Une plateforme d’investissement agissant en tant que société de gestion structure un véhicule dédié appelé « feeder » dont la vocation est de regrouper les investisseurs pour des montants d’engagement minimum de 100 000€ également en général (30 000€ dans le cas d’un FCPR).

Le véhicule prendra une participation dans un ou plusieurs fonds d’une société de gestion qui requiert un montant minimum trop important pour un investisseur particulier (3 à 10M€).

La société de gestion qui gère le véhicule « feeder » répliquera les appels du fonds « master » lorsque des investissements sont réalisés. Lorsque des cessions interviennent les liquidités remontent du fonds vers le feeder qui peut procéder à son tour à une distribution. 

Les investisseurs privés accèdent ainsi à une stratégie habituellement réservée aux investisseurs institutionnels mais ne sont pas investisseurs directs dans le fonds et n’ont pas de rapport direct avec la société de gestion du fonds uniquement celle qui gère le feeder et sa / ses participations.

Montant minimum d’investissement :

volatilité :

Potentiel de performance :

Risque :

Les fonds « Evergreen »

Cette terminologie désigne un fonds qui n’a pas de date de clôture et reste ouvert en permanence.

Ceux accessibles en France jusqu’ici sont essentiellement créés par les sociétés de gestion à destination des compagnies d’assurance vie qui pourront assurer la liquidité du véhicule avec ou sans période de blocage minimum. Le montant à investir est en général de 1000€.

La société de gestion peut y décliner une ou plusieurs de ses stratégies de ces fonds principaux en private equity ou en dette privée notamment. On retrouve des gérants tel que Ardian, Apax ou encore Eurazeo.

Les gestionnaires disposent ainsi d’un horizon de temps plus long n’ont pas la contrainte de vendre à une durée fixe leur permettant ainsi d’accompagner les sociétés plus longtemps si besoin.

Contrairement à un fonds fermé, il n’y a pas d’appel de fonds et l’intégralité de l’investissement est appelé à la souscription. 

Cet horizon de temps est important et la société Ardian l’a perçu en lançant son 1er véhicule Evergreen de sa stratégie Infrastructures qui sera axé sur le financement des énergies renouvelables et de la transition énergétique.

Ce type de fonds offre plusieurs avantages :

  • L’investisseur bénéficie de l’accès à un véhicule dont le capital est déjà déployé (une fois la période de lancement passée). L’argent est donc investi et mis au travail plus rapidement. Il peut atteindre et maîtriser son exposition cible plus facilement qu’en prenant des engagements successifs dans différents millésimes d’un fonds fermé qui déploiera et distribuera progressivement. Il peut également avoir une visibilité sur le portefeuille qu’il n’aura pas ou très partiellement sur un véhicule fermé.
  • La société de gestion, quant à elle, bénéficie de nouveaux capitaux lui permettant d’investir régulièrement.
 
Engagements successifs dans des fonds fermés pour atteindre une exposition cible en private equity
Source: CAIS – Paul Erlendson, Alexander Browning, Jay Kloepfer, “Legacy and Budget Stabilization Fund Advisory Board, Asset Allocation Review: Phase One,” Feb. 12, 2021
 
 

Parmi les inconvénients on peut noter :

  • La poche de liquidité. Elle est la contre partie nécessaire pour assurer les retraits et dégrade la performance potentielle. La performance peut également être fortement diluée lorsque le fonds intègre une stratégie non cotée pure (private equity, infrastructures, private debt) et ajoute dans le fonds des actifs cotés (obligations) pour assurer la liquidité en permanence.

 

  • Les nouveaux apports des investisseurs s’ils ne sont pas gérés au mieux ou investis dans de bonnes conditions peuvent également diluer la performance. De même en raison de la liquidité offerte et du décalage qui peut être observé dans l’évaluation des actifs non cotés, il n’est peut-être pas certain que les entrées / sorties se fassent sur le prix le plus juste.

Ces véhicules semi liquides (fenêtre trimestrielle par exemple) se développent et devraient devenir accessibles plus facilement en direct (montant moins élevé) en offrant des stratégies encore plus diversifiées à l’image de Schroders, Partners Group ou Blackstone.

Montant minimum d’investissement :

volatilité :

Potentiel de performance :

Risque :

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